MAMICA assassinée : Comment Touadéra privatise l’honneur de l’armée centrafricaine ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
MAMICA ( Manufacture militaire centrafricaine ( agonise, remplacée par une obscure “FDS Manufacture”. Dr Paul Crescent Beninga accuse Touadéra : “Vous enrichissez des individus !” L’honneur de l’armée est privatisé.
Jadis fleuron de l’industrie centrafricaine, l’usine nationale MAMICA (Manufacture militaire centrafricaine ), capable d’équiper les Forces armées centrafricaines (FACA) en tenues dignes, est aujourd’hui à l’agonie. À sa place, une société opaque, “FDS Manufacture”, décroche des contrats juteux pour fournir l’armée. Sur la radio Ndéké-Luka, Dr Paul Crescent Beninga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, a dénoncé cette dérive : “Vous enrichissez des individus, monsieur le ministre !” Sous le régime de Faustin-Archange Touadéra, l’abandon de MAMICA symbolise une désinstitutionnalisation brutale, où l’honneur de l’armée est sacrifié au profit d’intérêts privés.
MAMICA, autrefois synonyme d’autonomie nationale, aurait pu vêtir les FACA, renforcer leur discipline, et redonner fierté au peuple. Mais le ministre de la Défense, Rameaux Claude Bireau, justifie son abandon par un manque de moyens, vantant un partenariat public-privé avec FDS Manufacture. “C’est le moyen moderne”, plaide-t-il. Pourtant, Beninga y voit une manœuvre : “Vous avez désinstitutionnalisé la gestion de l’armée !” Qui sont les bénéficiaires de ces contrats ? Des proches du pouvoir, selon des rumeurs persistantes, tandis que les soldats, en tongs et tee-shirts à l’hôpital communautaire, incarnent un délabrement humiliant. “C’est une question de discipline”, admet Bireau, mais sans chef pour les rappeler à l’ordre, l’indiscipline devient la norme.
Ce scandale s’étend au-delà des tenues. Les FACA, censées défendre la nation, sont déployées pour protéger des intérêts étrangers, notamment les mines chinoises. De Gomion à Beloko, en passant par la Lobaye, les soldats gardent les sites exploités par des entreprises comme IMC, souvent au prix de violences contre les populations. À Bania, deux jeunes ont été agressés par des FACA protégeant une coopérative minière, l’un tombant dans le coma. À Beloko, les douanes accusent les soldats de faciliter la dissimulation de produits miniers par les Chinois, permettant leur sortie illégale. “Le déploiement des FACA, c’est tout un business !” fustige Beninga, soulignant un système où l’armée sert des élites et des étrangers, pas le peuple.
La crise des primes globales d’alimentation (PGA) aggrave cette dérive. Selon des vérifications, ces primes, essentielles pour nourrir les troupes, sont suspendues depuis plus de six ans. Pourtant, des rumeurs entretenues pointent l’état-major, accusé de détournement. Des fonds s’égarent parfois, mais la vérité est plus cruelle : les PGA ne sont plus versées, abandonnant les soldats à leur sort. À Ouanda-Djallé, ils tirent en l’air pour réclamer cinq mois d’arriérés. À Ziki, ils fouettent des femmes enceintes, causant la perte d’un jumeau. À Birao, Ouadda-Maïkaga, Yalinga, Nana-Mambéré, Kouango, Ndim, Paoua, et Obo, les arriérés atteignent jusqu’à 24 mois. “Ils n’ont pas à manger, ils ont des armes, ils posent des actes de violence”, explique Beninga.
Ce désespoir alimente des désertions massives. Dans la Vakaga, une trentaine de soldats ont fui Birao, Tiringoulou, Sikikédé, et Gordil, bravant une attaque mortelle à Gonda pour rejoindre Bangui. À Ouadda-Maïkaga, treize déserteurs ont quitté leurs postes depuis avril 2025. À Yalinga, une désertion massive a vidé la ville en février 2025. “On nous laisse crever de faim”, confie un déserteur, exprimant un abandon généralisé. Ces départs exposent les populations aux groupes armés comme la CPC, tandis que les FACA, censées protéger, deviennent une menace.
Rameaux Claude Bireau tente de rassurer : “Tout se gère normalement depuis 2021”, affirme-t-il, vantant inspections et décaissements. Mais les faits le contredisent. À Sam-Ouandja, des incidents ridiculisent ses promesses. À Zémio, les FACA ne réapparaissent qu’avec les Russes, après six ans d’absence. Les détachements, prolongés jusqu’à deux ans contre trois mois réglementaires, engendrent des dérives. “Un soldat qui fait plus de six mois épouse les habitudes du lieu”, avertit Beninga, expliquant les violences dans la Lobaye ou à Gomion. À Ouanda-Djallé, les tirs traduisent une rage face à l’absence de moyens.
Touadéra, Baba Kongoboro, au cœur de ce système, détourne l’attention avec des gestes comme l’offre de trente véhicules aux FACA, un “effort personnel” démystifié par Beninga : “C’est l’argent de l’État, sinon c’est du vol !” Pendant que Mamika est sacrifiée, les mines chinoises prospèrent, protégées par une armée affamée. Les accusations des douanes à Beloko et les agressions dans la Lobaye suggèrent une institution vendue à des intérêts étrangers et privés. Les officiers “grands commerçants”, prospérant sur des contrats opaques, incarnent cette privatisation de l’honneur militaire.
L’inspection générale, vantée par Bireau, reste une façade. “Je n’ai pas de rapport mettant en cause des responsables”, esquive-t-il. Mais les Centrafricains savent : une armée en tongs, qui rackette à Gomion, brutalise dans la Lobaye, et déserte à Birao, n’est pas républicaine. Mamika, symbole d’une souveraineté perdue, gît dans l’oubli, tandis que Touadéra privatise l’honneur de l’armée. Le peuple mérite des réponses : pourquoi Mamika est-elle abandonnée ? Pourquoi les PGA sont-elles suspendues ? Et pourquoi l’armée sert-elle des intérêts privés ? La vérité émergera, et le peuple exigera justice….
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