Le sous-préfet de Zémio, Achille Romaric Sangou Zirani, démis de ses fonctions

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Zémio, sous-préfecture de la préfecture du Haut-Mbomou, ville du sud-est de la République centrafricaine, vit depuis une semaine des heures agitées. Parfait Achille Romaric Sangou Zirani, sous-préfet depuis mai 2024, a été relevé de ses fonctions par décret présidentiel en avril 2025, onze mois après sa nomination. Selon le préfet du Haut-Mbomou, le colonel Léonard Mbélé, cette décision s’inscrit dans un contexte de troubles à Zemio, amplifiés par des accusations portées contre l’ancien administrateur.
Une destitution aux multiples raisons
Les autorités n’ont pas détaillé publiquement les motifs de ce limogeage, mais des témoignages pointent plusieurs éléments. Achille Romaric Sangou Zirani, connu pour ses liens avec des miliciens Azandé, n’aurait pas su incarner la neutralité nécessaire à sa fonction. Au lieu de représenter l’État avec impartialité, il serait resté trop proche de ces groupes, alimentant la méfiance dans une région où les tensions entre communautés musulmanes, peules et Zandé pèsent lourd. Cette posture aurait fragilisé sa capacité à apaiser les esprits des différentes communautés.
Un incident majeur a précipité les choses : début avril 2025, trois habitations appartenant à la maire de Zémio ont été détruites par une foule en colère. Cet épisode a suivi une opération mouvementée visant à transférer un milicien Azandé, surnommé Balle, vers Bangui. Des sources locales estiment que Achille Romaric Sangou Zirani aurait, directement ou indirectement, attisé les ressentiments ayant conduit à ces violences. Une autre version, relayée par des observateurs, attribue son limogeage à une intervention des mercenaires russes de Wagner. Ces derniers, présents depuis mai 2024 dans la ville, auraient exigé son départ, jugeant que sa gestion des événements, notamment la destruction des trois maisons de la maire, avait aggravé la situation.
Un nouveau visage pour la sous-préfecture
Ghislain Bolamba, administrateur civil, a été nommé pour succéder à Sangou Zirani. Sa désignation semble répondre à un besoin urgent de calmer les tensions et de restaurer la confiance envers l’administration. Dans une ville où les violences récentes ont semé la peur, Bolamba devra naviguer avec prudence pour rétablir un dialogue entre les différentes communautés et affermir l’autorité de l’État.
Une ville sous haute tension
Les événements du 3 avril 2025 ont laissé Zémio dans un état de paralysie. Ce jour-là, la tentative de transfert du milicien Balle a provoqué une vague de colère parmi la communauté Zandé, qui a bloqué l’aérodrome local. La réponse musclée des forces de sécurité, incluant tirs en l’air et dispersion de la foule, a conduit à une escalade. La foule s’est alors dirigée vers les propriétés de la maire, détruisant trois de ses maisons. Depuis, la ville reste figée : rues désertes, commerces fermés, et un silence pesant.
Face à cette situation, le député de Zémio, Éric, a tenté une médiation en organisant une réunion le 8 avril dans le quartier musulman. Mais ses efforts peinent à convaincre, certains habitants lui reprochant des prises de position passées qui compliquent son rôle de conciliateur.
Une décision lourde de sens
Le limogeage de Sangou Zirani, le premier parmi les sous-préfets nommés en mai 2024, traduit une volonté des autorités de reprendre le contrôle dans une région où l’État lutte pour s’imposer.
À Zémio, la communauté musulmane attend de voir si Ghislain Bolamba saura apaiser les esprits et ramener une forme de stabilité. Dans une localité où chaque incident peut rallumer les conflits, le chemin vers la paix reste semé d’embûches….
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