Forces de défense et de sécurité, Touadera confond -t-il l’effectif à l’efficacité ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Quand Faustin Archange Touadéra, dit Baba Kongoboro, président de la République Centrafricaine, a déclaré fièrement le 30 mars 2025 que “nous avons reconstruit nos forces de défense et de sécurité par le recrutement des dizaines de milliers de jeunes”, il a voulu faire résonner cette phrase comme une victoire éclatante. Des dizaines de milliers ! Le chiffre claque, impressionne, donne l’illusion d’une armée centrafricaine renaissante, prête à en découdre avec les menaces qui gangrènent le pays. Mais grattons un peu sous cette fanfaronnade : une armée centrafricaine plus nombreuse, oui, peut-être. Plus forte ? Ça, c’est une autre histoire. Parce qu’en RCA, sous Touadéra, les chiffres ont une fâcheuse tendance à cacher une réalité bien moins glorieuse : des jeunes recrutés en masse, mais mal formés, sous-équipés, et jetés dans une bataille qu’ils ne peuvent pas gagner.
Des effectifs gonflés, mais pour quoi faire ?
“Dizaines de milliers de jeunes recrutés”, ça sonne bien dans un discours. Ça fait vibrer la foule, ça rassure les partenaires internationaux. Mais sur le terrain, qu’est-ce que ça donne ? Touadéra veut nous faire croire qu’il a reconstruit l’armée centrafricaine en empilant les recrues comme on entasse des briques. Sauf que des briques sans ciment, ça ne tient pas. Où sont les preuves que ces milliers de jeunes ont reçu une formation digne de ce nom ? Où sont les armes modernes, les véhicules, les moyens logistiques pour faire d’eux une force crédible ? Neuf ans au pouvoir, et l’armée centrafricaine reste un colosse aux pieds d’argile, un assemblage de chiffres plus qu’une machine de guerre efficace.
Les groupes armés continuent de sévir dans les provinces, les routes ne sont pas sécurisées, et les civils paient encore le prix d’une insécurité chronique. Si “dizaines de milliers” signifiait vraiment “plus forte”, on le sentirait, non ? Alors pourquoi ce silence sur la qualité ? Parce que Touadéra sait que le diable se cache dans les détails – des détails qu’il évite soigneusement de mentionner.
Une armée centrafricaine en manque de tout
Recruter des jeunes par milliers, c’est une chose. Leur donner les moyens de faire leur boulot, c’en est une autre. Sous Touadéra, l’armée centrafricaine n’a pas brillé par son équipement flambant neuf ni par ses camps d’entraînement dernier cri. Des fusils datés, des uniformes rapiécés, des véhicules, s’il en existe, tombent en panne au premier kilomètre, voilà le quotidien de ces “dizaines de milliers” dont il se vante. Et la formation ? Quelques semaines à peine, quand ce n’est pas moins, avant d’être envoyés au front comme de la chair à canon. C’est ça, la reconstruction selon Touadéra : gonfler les effectifs pour impressionner, mais laisser ces jeunes soldats démunis face à des ennemis mieux armés et mieux organisés.
Il suffit de regarder les faits : les affrontements avec les groupes rebelles se soldent trop souvent par des pertes lourdes côté armée centrafricaine. Si elle était vraiment “plus forte”, ces recrues tiendraient-elles le choc ? La vérité, c’est que Touadéra a misé sur la quantité pour masquer une qualité qui fait cruellement défaut. Et pendant ce temps, il parade, micro en main, comme si aligner des nombres suffisait à sécuriser un pays.
Un effet d’annonce pour cacher l’échec
Pourquoi insister sur ces “dizaines de milliers” ? Parce que c’est un joli slogan, une vitrine pour un président qui n’a pas grand-chose d’autre à montrer après neuf ans. Touadéra ne parle pas de victoires décisives, de territoires repris pour de bon, ou de paix durable, il parle de recrutement. C’est pratique : ça donne l’impression d’un effort, d’un renouveau, sans avoir à prouver que ça marche. Mais une armée centrafricaine plus nombreuse sans résultats tangibles, c’est juste du bruit, pas de la force. Si ces jeunes étaient bien formés et équipés, les groupes armés ne camperaient pas encore dans l’arrière-pays, et les citoyens ne vivraient pas dans la peur.
Cet étalage de chiffres ressemble à une diversion, un tour de passe-passe pour éviter les vraies questions. Combien de ces recrues désertent faute de moyens ou de moral ? Combien sont mortes inutilement par manque de soutien ? Touadéra ne le dira pas. Il préfère balancer son “dizaines de milliers” et passer à autre chose, comme si la quantité pouvait remplacer une stratégie qui, elle, brille par son absence.
Une reconstruction en carton
Reconstruire une armée centrafricaine, ça ne se fait pas en comptant les têtes. Ça demande des bases solides : des officiers compétents, des infrastructures, un budget qui suit. Mais sous Touadéra, l’argent semble plus souvent partir ailleurs, Wagner, par exemple, que dans l’équipement de ces jeunes qu’il envoie au casse-pipe. “Plus forte” ? Non, juste plus nombreuse, et encore, à quel prix ? Une armée centrafricaine qui grandit en effectifs mais pas en capacité, c’est une coquille vide, un mensonge en uniforme que Touadéra agite pour sauver les apparences.
En fin de compte, cette phrase, “Nous avons reconstruit nos forces de défense et de sécurité par le recrutement des dizaines de milliers de jeunes”, n’est pas un constat de force. C’est un aveu déguisé : neuf ans, et tout ce qu’il a à offrir, c’est un tas de recrues mal préparées. L’armée centrafricaine mérite mieux qu’un président qui confond quantité et qualité. Et les Centrafricains aussi….
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