Touadéra forme nos futurs rebelles dans la Basse-Kotto, annonce le cardinal Dieudonné Nzapalaïnga

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Touadéra forme nos futurs rebelles dans la Basse-Kotto, annonce le cardinal Dieudonné Nzapalaïnga

 

Enfants sans école, femmes sans voix : le drame social de la Basse-Côteau dénoncer par le cardinal Dieudonné Nzapalaïnga

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Le cardinal Dieudonné Nzapalaïnga tire la sonnette d’alarme : la crise éducative qui sévit dans la Basse-Kotto, sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra, risque de semer les graines d’une génération perdue, prête à basculer dans la rébellion. Lors de son interview, après une mission effectuée du 24 février au 10 mars 2025 dans cette région délaissée, il n’a pas mâché ses mots : « Tout à coup, voilà nos futurs rebelles qui n’ont pas été scolarisés, et qui vont se dire défavorisés, exclus, qui vont se révolter. Je ne veux pas de cela. »

 

Le constat est accablant. Dans la Basse-Kotto, les écoles sont rares, souvent fermées, faute d’enseignants qualifiés ou de bâtiments dignes de ce nom.

« Beaucoup d’écoles sont fermées dans la Basse-Côteau, soit parce qu’il n’y a pas d’enseignants, soit parce qu’il n’y a pas de bâtiments », déplore-t-il. Là où l’éducation tente de survivre, elle repose sur des « maîtres-parents », des figures locales à peine formées, parfois au niveau de troisième, chargées d’encadrer des élèves de sixième ou cinquième. « Moi, j’ai rencontré un maître-parent qui a le niveau de troisième. Mais quel niveau il a pour pouvoir encadrer les autres ? », s’interroge le cardinal, soulignant l’absurdité d’un système éducatif à bout de souffle.

 

Les chiffres qu’il avance sont éloquents : sur l’ensemble de la région, on ne compte que 109 enseignants qualifiés face à 728 maîtres-parents, un déséquilibre criant. Pis encore, 86 % des bâtiments scolaires sont des structures de fortune,  « hangars que des bâtiments normaux », précise-t-il –, où les enfants s’entassent, assis à même le sol ou sur des tabourets rapportés de chez eux. Les moyens didactiques manquent cruellement, et les parents, plongés dans la pauvreté, peinent à payer les 100 francs demandés par ces maîtres-parents. « Quand les parents n’arrivent pas à payer, eh bien, ces maîtres-parents n’enseignent pas », explique-t-il, pointant une déperdition scolaire dramatique. Certains maîtres-parents, à la fin du mois, ne reçoivent que 1 000 francs, un salaire dérisoire qui reflète le mépris dans lequel cette région est tenue.

 

Pour le cardinal, ce fiasco éducatif n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un abandon prolongé. « La Basse-Kotto, vraiment, c’est une région qui a beaucoup souffert. Quand nous avons eu 2013, en 2017, pour nos parties 2016, beaucoup des régions ont commencé à avoir le début de l’éducation. La Basse-Côteau est restée toujours dans la nébuleuse », rappelle-t-il, situant l’origine du problème dans les crises successives qui ont frappé la Centrafrique. Même avec une sécurité relative qui commence à s’installer grâce aux déploiements des FACA et de la MINUSCA, les enseignants qualifiés refusent de s’y rendre, par peur des groupes armés tapis dans les brousses. « Quand il y a la présence des rebelles, les enseignants ont peur pour leur vie. Ils ne vont pas dans ces lieux-là », ajoute-t-il.

 

Le lien entre cet échec éducatif et l’avenir du pays est au cœur de son cri d’alerte. Pour Nzapalaïnga, laisser ces enfants « livrés à eux-mêmes » sans encadrement ni perspectives, c’est préparer le terrain à une révolte future. « Qui vont se dire défavorisés, exclus, qui vont se révolter », prédit-il, une vision sombre qui met en cause la responsabilité du gouvernement de Touadéra. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de moyens, mais d’une absence de volonté politique pour invertir dans cette région oubliée. « On parle du niveau qui baisse, mais voilà, les bases sont déjà là », ironise-t-il, critiquant un système qui sacrifie l’avenir de toute une génération.

 

Face à cette situation, le cardinal propose des solutions concrètes : « Que les enseignants qualifiés soient envoyés. Qu’on puisse construire des bâtiments dans la Basse-Côteau. Et qu’on puisse aussi former les maîtres-parents ». Il appelle à une mobilisation urgente pour éviter que la prophétie des « futurs rebelles » ne se réalise. Car, comme il le martèle, « sans l’éducation, on va laisser pour compte cette région-là », un abandon qui, sous le mandat de Touadéra, pourrait coûter cher à la stabilité de la Centrafrique….

 

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