Centrafrique : en 30 jours, Plus de treize mineures victimes de viols à Gbamian, près de Boali

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Centrafrique : en 30 jours, Plus de treize mineures victimes de viols à Gbamian, près de Boali

 

Centrafrique : en 30 jours, Plus de treize mineures victimes de viols à Gbamian, près de Boali
Les enfants dans la cour de l’école Birlo CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Au village de Gbamian, situé à 12 km de Boali, au moins treize filles mineures ont été victimes de viols entre décembre 2024 et janvier 2025. Selon les informations recueillies, la majorité de ces cas n’ont pas été signalés aux autorités sanitaires ou judiciaires. Les familles des victimes ont préféré des règlements à l’amiable avec les présumés auteurs.

 

Peu de victimes prises en charge dans un centre de santé

 

L’hôpital secondaire de Boali a confirmé avoir reçu sept cas de violences basées sur le genre en provenance de Gbamian au cours des deux derniers mois. Le médecin-chef de l’établissement, Dr Ulrich Donald Bellas, précise que toutes les victimes référées sont âgées entre huit et dix sept ans.

 

« Nous avons administré un traitement des blessures, des vaccinations contre l’hépatite B et le tétanos, ainsi qu’une prophylaxie contre le VIH pour celles arrivées dans les 72 heures suivant l’agression », explique-t-il. Une contraception d’urgence a également été prescrite lorsque les patientes se sont présentées dans un délai de 120 heures après l’agression. Par ailleurs, un suivi psychosocial et une orientation vers les services judiciaires ont été proposés aux victimes.

 

Risques médicaux et psychologiques pour les victimes

 

L’absence de prise en charge médicale immédiate expose ces jeunes filles à de multiples complications. « Les conséquences incluent les grossesses non désirées, les avortements pratiqués dans des conditions précaires, ainsi que les infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH », détaille Dr Bellas.

 

Sur le plan psychologique, ces violences entraînent des traumatismes profonds. Les victimes peuvent souffrir de dépression, d’anxiété, d’une perte d’estime de soi et, dans certains cas, adopter des comportements à risque comme la consommation d’alcool ou des relations sexuelles non protégées.

 

Diffusion de vidéos compromettantes

 

Des sources locales rapportent que certaines agressions ont été filmées, et que les images circuleraient sur des cartes mémoire. Cette situation aggrave la détresse des victimes et renforce la stigmatisation sociale.

 

« La prise en charge des violences basées sur le genre doit rester confidentielle. La diffusion de ces vidéos peut causer des traumatismes supplémentaires et rendre encore plus difficile la réintégration des victimes dans la société », alerte Dr Bellas.

 

Sensibilisation et appel à la vigilance

 

Face à la gravité de la situation, les autorités sanitaires de Boali envisagent d’organiser des campagnes de sensibilisation auprès des parents du village de Gbamian. L’objectif est de renforcer la protection des enfants et de promouvoir l’éducation à la santé sexuelle.

 

« Il est essentiel que les familles comprennent l’importance du dialogue et de la surveillance de leurs enfants. Une meilleure sensibilisation peut prévenir ces drames », affirme le médecin-chef.

 

La gestion de ces affaires à l’amiable, au détriment d’une prise en charge médicale et judiciaire, peut provoquer des inquiétudes quant à l’impunité des agresseurs et la vulnérabilité des jeunes filles dans cette région.